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24 février. 

 

C’est la fête de la première indépendance Estonienne. 

C’est un jour très particulier pour eux, un peu comme notre 14 juillet. 

 

Nous parlons ici du 24 Février 1918, qui est appelé ici “le jour d’indépendance après des siècles d’asservissement”. 

D’abord les estoniens ont été dominé par les Allemands au Moyen Age, puis au XVIème siècle par la Suède et enfin à partir du XVIIIème c’est l’Empire Russe qui prend le pouvoir. 

 

Pour contextualiser cette journée importante, il faut savoir que depuis la révolution bolchévique de 1917, l’Armée Rouge avait reçue l’ordre d’abandonner ses positions dans les pays Baltes. 

 

Dans le reste de l'Europe (et du monde) c'est la Première Guerre Mondiale. Les Allemands arrivent bientôt à Riga puis en Estonie, grâce au traité de Brest-Litovsk qui permet à l’armée Allemande d’avancer sans craindre les Russes.

 

Le Conseil National Estonien (à qui les Russes avait donner un peu de pouvoir) va alors profiter de cette situation de flottement, les allemands n’étant pas encore arrivés à Tallinn, pour proclamer le 24 Février 1918 l'avènement d'une République "démocratique, indépendante et neutre". Le lendemain les Allemands entrent dans Tallinn et envisagent d'annexer le pays. Mais leur défaite va les en empêcher et ils se retirent en Novembre 1918.

 

Alors que la première guerre mondiale s’achève, la guerre d'indépendance estonienne ne fait que commencer.

En effet, un autre adversaire plus coriace se présente. L'Armée Rouge sera stoppée le 2 Février 1919 par la résistance estonienne. Le pays devient alors une République. Jusqu’en 1939… 

 

De nos jours la journée du 24 Février est fériée. Cela permet à tous les citoyens estoniens de sortir célébrer leur force, leur resistance à l’envahisseur et leur culture de manière générale. 

Cette année nous avons fêté le 99ème anniversaire de l’indépendance. 

 

Ce jour là, je suis sortie de chez moi à 9h30, sans vraiment savoir ce que j’allais faire de ma journée. Au fil de mon déambulage dans la ville, je me suis prise à suivre les casquettes colorées. 

24 FEVRIER :

fête de l'indépendance  

Ils se rendaient sur la colline au dessus de l’université. J’y ai découvert un rassemblement de 300 peut être 400 personnes, tous avec leur petit drapeau tricolore et leur casquette. 

 

Cette fameuse casquette est liée à l’université ou l’école dans laquelle ils ont étudié. En Estonie il est important de représenter son institution tout au long de sa vie. Régulièrement les anciens étudiants se retrouvent et portent tous leur casquette. Ce fût le cas sur cette colline. Les gens se sont regroupés suivant la couleur de leur casquette, avec leurs anciens camarades. 

Les casquettes peuvent être toutes noires, bleues avec des dessins jaunes, violettes parfois, ou encore rouges. Il a autant de couleur et de motifs qu’il y a d’écoles et d’université dans le pays. 

 

Une fois tout le monde bien rangé, la cérémonie a pu commencer. A 10h pétante. Les estoniens ne rigolent pas avec la ponctualité. 

Ils ont agité leurs drapeaux, écouté de nombreux discours rendant hommage à ceux qui se sont battus pour la libération, ils ont chanté aussi. 

Depuis mon arrivé en Septembre, j’ai toujours entendu dire qu’ils chantaient beaucoup, que c’était un “sport national”. Je les avais vu faire à la télé mais jamais en direct. 

Comme à leur habitude, les estoniens sont discrets. Même quand ils chantent leur hymne national, ils le marmonnent dans leurs moustaches, se cachent presque. 

Pourtant c’est un peuple fier de son histoire et de sa culture, mais ils le font de façon discrète. Ils savent tous qu’ils aiment leur pays, alors pourquoi le montrer ? 

 

Ils ont donc entonné avec la chorale et la fanfare de nombreux chants traditionnels, ils se sont recueillis, ils ont applaudi timidement (sans enlever leurs gants : ça faisait un bruit encore plus sourd) et ils ont attendu patiemment que la cérémonie se termine. A l’image de ces rangés de militaire, qui poireautaient dans le froid, les mains dans le dos. 

Durant ce moment solennel, seuls des enfants et quelques adultes ont brisé le silence lorsque l’uns d'eux est tombé sur les fesses en essayant de patiner sur la glace d’une flaque givrée par le froid. 

BONUS : UNE PETITE VIDEO POUR L'AMBIANCE ET UN AUTO-PORTRAIT, JUSTE POUR AVOIR UNE IDEE DE MON ACCOUTREMENT EN PLEIN HIVER ! 

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